ARCHIPELS : Irina Pertseva, Jérôme Gelès

ARCHIPELS : Irina Pertseva, Jérôme Gelès

Du jeudi 19 juin 2025 au dimanche 27 juillet 2025
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Gratuit

La parole à l'organisateur

ARCHIPELS

Jérôme Gelès & Irina Pertseva
Du 19 juin au 27 juillet 2025
Galerie d’Art Laurence Pustetto – 9, rue Michel Montaigne, Libourne
Vernissage : jeudi 19 juin à 18h

Deux artistes, deux mondes, deux pratiques originales — réunis comme des îlots sensibles au cœur d’un même paysage.

ARCHIPELS est une invitation à explorer ce qui relie les formes, les matières et les imaginaires.
Les sculptures fragiles et poétiques de Jérôme Gelès, planctons rêvés de fibre de carbone, de bambous, de papiers et de matériaux récupérés, dialoguent avec les sculptures de textiles et de verres, oniriques et organiques d’Irina Pertseva, fruits d’un patient travail de transformation, de couture et d’assemblage.

Tous deux créent des formes flottantes, suspendues entre mer et terre, entre science et rêve, entre mémoire et invention.
Leurs œuvres racontent les mondes à préserver. Nous montrent l’infime, le vivant, le mouvement, le voyage, les couleurs du monde.

ARCHIPELS est un espace d’échos, d’éclats, de passages.
Un voyage sensible à travers deux univers qui se frôlent, s’interrogent et se répondent.


Irina Pertseva

Née en 1960 à Belaya Tserkov’ (URSS, aujourd’hui Ukraine), Irina Pertseva vit et travaille à Nuremberg, en Allemagne, où elle s’est installée en 2001 après avoir quitté la Russie. Orthophoniste de formation, elle a toujours été passionnée par le langage, son usage, sa musicalité — en particulier dans des contextes de fragilité ou de handicap. C’est sans doute cette attention aux formes muettes du langage qui traverse aussi, silencieusement, toute sa pratique artistique.

Depuis l’enfance, Irina coud. Elle chine, transforme, réinvente la matière textile avec une liberté qui emprunte au rêve autant qu’à l’observation. Elle nourrit une fascination pour les galaxies lointaines et les cellules végétales. Quels évènements grandioses sont à l’origine des œuvres de la nature, de cette vie formidable macroscopique et microscopique qui se déploie autour de nous. C’est tout cela qui nourrit le travail d’Irina Pertseva. Ses œuvres faites de tissus récupérés, rétrécis, teints, bouillis. Incrustés de sable, de verre, de céramique, ne créés pas seulement un contraste, mais aussi une harmonie.

Un tournant s’opère en 2017 lors d’une exposition éphémère à Biarritz où le public découvre un travail rare, sensible. Repérée lors de cette exposition, les premières commandes arrivent, avec le groupe LVMH et notamment la Maison Chaumet, avec qui naît une collaboration ponctuelle.

Irina Pertseva se dit habitée par le textile, un « monde parallèle » qu’elle explore avec une intensité joyeuse, presque spirituelle. Elle ne crée que lorsqu’elle est portée par une énergie lumineuse. À ses yeux, le tissu — surtout lorsqu’il est déjà marqué, coupé, usé — quitte sa fonction utilitaire pour devenir un « être astral fantasque », propice à tous les imaginaires.

« Peu de temps après le début du travail, je me transporte dans un monde irréel du rêve, où rien n’est impossible et le temps est absent. Il n’y a pas un seul fil noir, ni pensée sombre dans mes œuvres. Dans ce monde, il n’y a pas de place pour la négativité. » – Irina Pertseva


Ses œuvres, souvent enroulées, spiralées, évoquent aussi bien les galaxies lointaines que les cellules végétales, les géodes ou les strates de minéraux. Ce mouvement circulaire, récurrent, est pour elle un signe de transformation continue — un symbole d’ouverture et de développement intérieur.

« L’enroulement circulaire est un phénomène fréquent dans mes créations. Ce qui est certain, c’est que c’est un signe de la possibilité infinie du développement de soi et de son environnement. – Irina Pertseva

Jérôme Gelès

Né en 1984 à Paris, Jérôme Gelès vit et travaille à Arcueil. Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA) en 2011, il s’est formé auprès d’artistes tels que Tadashi Kawamata et Anne Rochette, et a enrichi sa pratique lors d’un séjour à l’École des Beaux-Arts de Kumasi, au Ghana. Fasciné par les grands inventeurs et la manière dont l’ingénierie peut servir une poétique du mouvement, il développe très tôt un langage artistique singulier, fait d’assemblages sensibles, expressifs et inventifs.

En 2012, il remporte le Takifuji Art Award à Tokyo, et ses œuvres sont depuis exposées dans des institutions majeures : Palais de Tokyo, Fondation Louis Vuitton, Grand Palais, Centre Pompidou… Il installe notamment le plafond monumental de la gare des tramways de Dijon, et participe aux Designers’ Days en 2014.

Son univers est peuplé de sculptures hybrides et aériennes : machines en kraft et bambou, planctons mécaniques en plastique et carbone, structures articulées ou flottantes. Ces créatures poétiques évoquent à la fois les machines volantes de Léonard de Vinci, les sculptures cinétiques de Tinguely, ou encore des artefacts d’un futur englouti. Les matériaux de récupération, étouffant les fonds marins, deviennent chez lui les fragments sensibles d’un théâtre du vivant en péril.

Artiste engagé, Jérôme Gelès interroge la beauté et la fragilité des mondes sous-marins, avec la précision d’un scientifique et la sensibilité d’un rêveur. Ses œuvres sont des poèmes mécaniques, à la fois ludiques et graves, porteurs d’un message écologique sans didactisme.

Fin 2024 il est ne résidence artistique au centre océanographique de Banyuls sur Mer
Sa fascination pour les planctons se déplace vers les recherches sur les bactéries marines celles qui pourrait un jour peut-être digérer nos pollutions marines dégrader les matières plastiques qui polluent tuent le monde marin.
Il en revient avec des tableaux, boites de pétrie géantes figées dans la résine.

Artiste engagé, Jérôme Gelès interroge la beauté et la fragilité des mondes sous-marins, mais aussi leur devenir, avec la précision d’un scientifique et la sensibilité d’un rêveur. Il veut nous montrer la nécessité de préserver ces mondes, Ses œuvres sont des poèmes mécaniques, à la fois ludiques et graves, porteurs d’un message écologique sans didactisme.

« Il est de ceux qui n’ont pas peur de se risquer, de rêver, de chercher, de questionner ce monde… Un témoin sans fard. C’est de cela qu’il tire sa force démonstrative. » – Laurence Pustetto