La parole à l'organisateur
Il y a presque tout Lavilliers dans ce disque à facettes. D’abord, l’homme qu’on a en tête : le bagarreur, jamais disposé à raccrocher les gants, certain que la vie est une bataille perpétuelle (Vivre encore).
Le révolté dont la fibre populaire vibre si fort qu’elle fait trembler les puissants (Jack, l’éventreur de banquiers), et qui incite les opprimés à relever la tête (Scorpion, très belle adaptation du Turc Nazim Hilmet).
Mais au creux de ce vingtième album, en partie cosigné avec Romain Humeau (le chanteur d’Eiffel), se niche aussi un Lavilliers plus inattendu, éloigné de sa propre mythologie : un modeste, habité de doutes, ou un fils reconnaissant envers sa mère disparue, qu’il salue avec une douceur apaisée (sans fleurs ni couronnes). C’est un chanteur complexe, donc plus sobre que par le passé, solide et assumé, dont on goûte avec plaisir tous les états et les éclats.