''Vincennes, une université perdue'', de Virginie Linhart

jeudi 08 mars 2018 - 17h30
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7€ (Tarif plein) / 4€ (Tarif réduit)

La parole à l'organisateur

Dernier temps de la 3e édition du Festival Théâtre des images avec la projection du film "Vincennes, une université perdue" de Virginie Linhart en présence de la réalisatrice.

"Dans le bois de Vincennes, jadis, il existait une université révolutionnaire. Là-bas, les fils de bonne famille pouvaient s'instruire aux côtés d'étudiants venus du monde entier, le bachelier studieux côtoyait des femmes et des hommes aux parcours sinueux. Là-bas, on expérimentait : suppression des cours magistraux, des limites d'âge, ouverture aux paysans, aux ouvriers et aux non diplômés, naissance d'un département de psychanalyse, de cinéma, création de cours du soir pour les salariés, d'un souk, d'une crèche... Autant de choses impensables pour un pouvoir gaulliste à bout de souffle, protecteur d'un monde ancien. Mai-68 est passé par là et pendant douze ans, Vincennes vit, s'agite, dérange, attirant les meilleurs professeurs du pays, marqués (très) à gauche : Michel Foucault, Gilles Deleuze, Hélène Cixous, François Châtelet, Jean-François Lyotard, Madeleine Rebérioux, Jacques Rancière ou encore Robert Castel. "La forêt pensante" devient le lieu de référence mélangeant militantisme et apprentissage. Les luttes sont quotidiennes. La castagne aussi, entre gauchistes et communistes, étudiants et policiers, anarchistes et démocrates... Mais ce joyeux chaos se trouve notamment miné par des affaires de drogue. Le prétexte idéal pour détruire Vincennes à l'été 1980.
Que reste-t-il de ces douze années bouillonnantes ? Physiquement, rien, pas même une plaque. Vincennes a tout simplement été effacée de la surface de la terre, telle une pustule défigurant le visage lisse de la France giscardienne. Mais Vincennes reste vivante dans les esprits de ceux qui la fréquentèrent. Leurs souvenirs, associés à des images d'archives rares, nourrissent ce superbe documentaire tout à la fois touchant et politique. À travers son film, la réalisatrice Virginie Linhart - fille de Robert, qui enseigna la philosophie à Vincennes - rappelle qu'une autre façon d'enseigner, moins compétitive, moins discriminante, a existé en France. Et que ce modèle a fonctionné".

(source : www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/48085_1).

La projection sera suivie d'une discussion avec Virginie Linhart.
Modération : Marie Escorne, (enseignante-chercheuse en
Arts plastiques) et Marguerite Vappereau (MCF Cinéma).

Tarif : 7 euros. Etudiant.e.s : 4 euros.


Cette soirée s'inscrit dans le 2e temps de la journée intitulée « Luttes, Mémoires, Images ».
Le premier temps se déroulera à l'Université Bordeaux Montaigne :
* 14h30 Université Bordeaux-Montaigne, Maison des Etudiants, « Luttes, Mémoires, Images » I.
Communication de Marguerite Vappereau (Maître de Conférences en cinéma) sur la genèse du film de Jacques Kebadian Trotsky.
La communication de Marguerite Vappereau sera suivie d’un débat avec le public sur le thème « La pensée 68 dans le cinéma engagé des années 60 », en présence de Virginie Linhart (écrivain et réalisatrice). Les étudiants de l’UFR Humanités, et de l’UFR STC sont particulièrement conviés à assister et à prendre la parole.

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