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La parole à l'organisateur
Pour qu’elle prenne corps, la vie, il faut la raconter.
« Messieurs les coureurs » est un spectacle autobiographique de Pascal Labadie. Il déroule le ruban de fascination, d’un enfant devenu grand, pour l’univers du sport cycliste ; l’illustration d’un bout d’existence, un fruit de la passion.
Auteur vélodidacte et détenteur d’un savoir essentiellement cyclopédique, il offre un spectacle entièrement écrit à la main et soufflé à la bouche.
Le verbe y a pour fonction essentielle d’articuler le geste.
Le mouvement fera glisser l’intime de la sensation vers l’émotion partagée.
Le style et l’accent, qui transporte la parole, portent la marque des «langages de terre». Non par inclination au pittoresque, mais par souci de conservation de la chair des mots.
Ainsi les paroles s’envolent ! Alors, peut-être, les cris restent.
La nostalgie qui point parfois sous le propos est un artefact, une nostalgie d’avant-garde.
Au diable les mélancolies !
« Messieurs les coureurs» n’est pas un spectacle comique mais il a beau courir, il fait beau courrir.
Coureur de quoi ? Laisser la question, telle est l’intention.
Bonnes intentions dont, dit-on, l’enfer est pavé.
Alors l’auteur souhaite que les siennes aillent jointer deux petits bouts de l’Enfer du Nord coincés dans un sentier entre Paris et Roubaix.
Et que longtemps encore, aux babils des juillets, le maillot à pois et la caravane passe.
