La parole à l'organisateur

Mais par dessus tout, quoiqu’elle fasse, Marlene Monteiro Freitas subjugue !

Dans ce solo qui date de 2010, elle incarne une créature magique en perpétuelle révolution. Guintche réagit comme une sculpture de cire : fond, se solidifie, casse et change de forme. Mais elle conserve cependant sa nature : la cire reste la même.
Marlene Monteiro Freitas interroge la faculté de devenir quelqu’un d’autre tout en restant soi-même. Durant une heure elle ne sera jamais identique à elle-même. Elle sera la propre source d’une génération continuelle en s’emparant de sa propre matière corporelle. Les tableaux débridés qui s’enchainent alors sur le plateau, cherchent à tromper les attentes. La scène devient le réceptacle d’un processus de transmutations extravagantes et imprévisibles. Le processus de métamorphose qui habite le corps de la danseuse nous conduit inévitablement en terra incognita.
Elle manie en virtuose la singularité des présences et le phénomène Marlene Monteiro Freitas brouille sciemment les codes entre le beau et le laid. Elle fait preuve d’une insubordination jouissive. Elle se transforme en boule d’énergie multi facette dotée d’une imagination fertile qui évite une heure durant le convenu et transgresse les limites. Mais encore, elle a ce don d’une écriture chorégraphiquemultifacette qui se donne de façon immédiate, déchainée, extravagante, sauvage. Elle se révèle d’une féroce animalité propice à une écriture des corps étrange pour une performance de haut vol hypnotique qui déploie un univers unique et singulier.